Dynamique des interactions densovirus - insectes (DIDI)

Dynamique des interactions densovirus - insectes (DIDI)

L'objectif global de notre recherche est de répondre aux questions fondamentales soulevées par l'utilisation de virus pour contrôler les insectes « nuisibles » et vecteurs de maladies :

i) quels sont les mécanismes impliqués dans l'interaction virus-hôte,
ii) qu'est-ce qui détermine la spécificité virale et comment les virus s'adaptent-ils à de nouveaux hôtes
iii) quelle est la prévalence et la diversité des virus associés aux insectes et comment les virus circulent-ils dans les écosystèmes naturels et «anthropisés».

Nous sommes des virologues, particulièrement intéressés par le potentiel des parvovirus d’insectes (les densovirus) pour contrôler des insectes causant des dommages en agriculture ou en santé. Pour répondre aux questions fondamentales que pose leur utilisation, nous développons un cadre intégré de recherches pour étudier les interactions virus-hôte à différentes échelles, des molécules aux populations d'insectes et de virus

Notre modèle d'interaction hôte-virus est constitué de chenilles phytophages appartenant au genre Spodoptera (S. frugiperda et S. littoralis) et pour le virus, le Junonia coenia densovirus (JcDV) est notre modèle et l’espèce type du genre Ambidensovirus.

Spodoptera sp. est un complexe regroupant 30 espèces menaçant les cultures dans le monde entier. S. frugiperda était jusqu'à récemment limité aux Amériques. Cette espèce polyphage a été introduite en Afrique en 2016 et se répand maintenant dans de nombreux pays et divers systèmes de culture.

Les densovirus sont de petits virus à ADN linéaire simple brin, ce qui les fait appartenir à la famille des Parvoviridae. Ils sont parmi les plus petits virus animaux connus (18-26 nm) et ils ont été découverts dans des élevages d’insectes en 1964. JcDV a lui été découvert en 1972, lors d’épizooties dans des populations de lépidoptères aux Etats-Unis (région de Berkeley, Long et Rivers, 1972). Il doit son nom à celui de son hôte, mais il est également pathogène pour S. frugiperda et nous disposons de nombreux outils pour disséquer son fonctionnement, faisant de ce virus un excellent modèle pour étudier les questions de virologie fondamentale.

 

Dans ce dossier

JcDV est un virus transmis par voie orale et nous sommes intéressés par l'étape précoce de sa pathogenèse, qui est l'interaction avec la barrière intestinale de la chenille.

Comme la plupart des pathogènes, les densovirus selon les espèces, peuvent être des spécialistes (un virus infecte une espèce hôte) ou des généralistes (un virus peut infecter plusieurs espèces d’hôtes) et il existe une corrélation entre la gamme des hôtes et leur phylogénie

Les densovirus ont été principalement découverts chez des arthropodes, mais ces découvertes montre un très net biais d’hôtes d’intérêt économique ou sanitaire suggérant que le spectre de ces virus est beaucoup plus large que la représentation actuelle dans les bases de données.

Nos recherches s’inscrivent dans une perspective de développement de solutions de contrôle des insectes ravageurs de cultures, ayant un faible impact environnemental (biocontrôle). Nous collaborons avec des entreprises intéressées par le biocontrôle utilisant les densovirus.

Nous sommes très impliqués dans l'enseignement (L à M), notamment à la Faculté des Sciences de l'Université de Montpellier, et enseignons dans les domaines de la Virologie, de l'Ecologie microbienne, de la Biologie cellulaire et moléculaire.

Nous sommes impliqués dans plusieurs projets aussi bien en tant que coordinateurs qu'en tant que partenaires.